Accident d'avion à Madrid: 153 morts dont 3 Français, 19 blessésL'Espagne était sous le choc jeudi alors que débutait l'enquête sur l'accident d'avion de mercredi à l'aéroport de Barajas à Madrid qui a fait 153 morts et 19 blessés, dont certains luttent contre la mort dans les hôpitaux de la région.
Selon Paris, trois Français figurent parmi les personnes tuées dans l'accident.
Sur les 19 personnes soignées dans six hôpitaux de la région de Madrid, quatre étaient jeudi dans un état "très grave", six dans un état grave, huit en observation,"dans un état favorable" et il y avait un blessé léger, a indiqué à l'AFP une porte-parole de la direction régionale de la santé.
Les blessés souffrent de graves brûlures, de traumatismes crâniens et de fractures, dont de nombreuses ouvertes. Parmi eux, figurent deux petits garçons de 8 et 6 ans et une petite fille de 11 ans.
Le roi d'Espagne Juan Carlos et son épouse la reine Sofia se sont rendus en début d'après-midi au Centre des Congrès IFEMA près de Madrid où ont été regroupés les corps à des fins d'identification par les autorités et les familles.
Outre une majorité d'Espagnols, il y avait au total dans l'avion de la 18 passagers étrangers de 11 nationalités différentes, a annoncé jeudi la vice-présidente et porte-parole du gouvernement Maria Teresa Fernandez de la Vega, sans autre précision.
Des informations encore parcellaires faisaient état de la présence de Français, d'Allemands et de Suédois ainsi que de passagers de nationalité colombienne, brésilienne, bulgare, mauritanienne, turque, gambienne, italienne et indonésienne.
Une cinquantaine de corps seulement avaient été difficilement identifiés jeudi en milieu d'après-midi, la plupart étant carbonisés.
Cinq minutes de silence ont été observées jeudi en milieu de journée par plusieurs centaines de personnes dans le centre-ville de Madrid, et trois jours de deuil ont été décrétés dans la capitale et sa région. Dans la ville, les drapeaux étaient en berne.
L'avion, qui devait se rendre à Las Palmas, aux Iles Canaries, s'est écrasé mercredi lors du décollage vers 14H45 (12H45 GMT) puis s'est embrasé.
"J'ai entendu un bruit horrible et j'ai été projetée (...) En levant la tête, j'ai vu des corps éparpillés" parmi des objets fumants, a déclaré une des 19 personnes survivantes, Ligia Palomino.
Les témoignages de secouristes faisaient état d'une multitude de corps carbonisés dans un décor apocalyptique. "L'enfer à Barajas" titraient plusieurs grands journaux espagnols.
Le gouvernement a promis la plus grande diligence dans le travail de la commission d'enquête. Une source proche du ministère de l'Equipement a estimé jeudi que cette enquête pourrait tout de même prendre un an.
La ministre des Infrastructures Magdalena Alvarez a indiqué jeudi, concernant l'accident, que l'avion était "monté à 200 pieds, environ 50 mètres avant de tomber".
Les deux boîtes noires retrouvées devraient être exploitables, selon la compagnie, bien qu'une d'entre elles soit endommagée.
Les regards se tournaient vers Spanair, deuxième compagnie espagnole, qui traverse des difficultés et vient d'annoncer le départ d'environ un quart de ses effectifs.
Le quotidien madrilène El Mundo n'hésitait pas à titrer en Une jeudi que "La crise de Spanair débouche sur une tragédie avec 150 morts", alors que les médias faisaient état de problèmes de fonctionnement.
Selon le journal El Pais, les pilotes de Spanair avaient publié mercredi peu avant l'accident un communiqué critiquant le "chaos organisationnel" et les "graves carences" de fonctionnement de la compagnie, menaçant de faire grève.
"Tout ce que nous avons fait avec cet avion, nous l'avons fait en respectant les règles et les normes", a déclaré lors d'une conférence de presse à Madrid le directeur général de Spanair, Marcus Hedblom.
La compagnie a aussi révélé que le pilote avait signalé la surchauffe d'une prise d'air sous les vitres du cockpit lors d'une première tentative de décollage avortée, avant de repartir après réparation
Dim 5 Fév - 18:44 par 
